Attirés par le casting, dont Idris Elba, et la promesse d’un beau développement de détournement d’avion filmé « en temps réel », nous avons regardé Hijack, la mini-série anglaise créée par George Kay et Jim Field Smith pour Apple TV. Pas très convaincant.
Hijack, c’est l’histoire d’un détournement d’avion entre Dubaï et Londres. Le vol dure 7 heures, la série le suit en temps réel (7 épisodes d’une heure). Rien de bien neuf sous le soleil, nous direz-vous, mais ce scénario de film catastrophe, abondamment vu au ciné dans les années 1970 et 1980 nous paraissait intéressant développé en sept épisodes. Cela permettait de prendre le temps d’étoffer l’histoire dans l’avion, sur terre au départ de Dubaï et, surtout, à l’arrivée à Londres (un vol anglais à destination de l’Angleterre, détourné et qui risque de s’écraser sur Londres, il y a de quoi affoler le 10 Downing Street).
De la fadeur
Dernièrement nous sommes tombés sur plusieurs articles traitant de l’uniformisation actuelle des séries. Un des motifs revenant régulièrement pourrait se résumer à « les séries doivent aujourd’hui pourvoir être regardées par n’importe qui dans le monde ». Est-ce pour ça que la mini-série créée par George Kay et Jim Field Smith est aussi fade ? Nous ne le saurons jamais. Toujours est-il que cette série rassemble de nombreuses pistes non suivies.
Le casting est pourtant excellent. On retrouve Idris Elba en tête d’affiche de cette série. Il nous semblait parfait dans le rôle d’un négociateur dans des situations tendues. Il est accompagné à la distribution de Kate Phillips (la femme d’Arthur Shelby dans Peaky Blinders) et de nombreux autres acteurs bien dans leurs rôles. Mais la caméra papillonne et personne n’a de rôle véritablement dense et marquant. Tous les personnages sont esquissés, jamais véritablement développés.
Il en est de même pour le scénario. Malgré les sept heures, rien n’est vraiment étudié, la piste de début à Dubaï par un contrôleur aérien ne se termine pas, les méandres politiques londoniens sont rapidement évacués, de même pour les truands… C’est dommage, le scénario avait de bonnes idées « à terre » pour ne pas rester centré sur l’avion (7 heures dans un avion c’est long quand même), mais rien n’a été exploité.
On n’échappe pas à certains clichés, tel le couple divorcé dont le fils qui vit avec sa mère ne supporte pas l’arrivée d’un nouvel homme à la maison et cet homme qui se demande encore si la femme avec qui il vit n’est vraiment plus amoureuse de son ex…
Et il faut voir les effets spéciaux finaux digne d’un Godzilla en carton.
Du suspense ?
Il faut avouer que tout se laisse quand même regarder (parfait pour un weekend pluvieux) et que les derniers épisodes, un peu plus denses et tendus (le point d’orgue est certainement le gros cliffhanger à la fin de l’épisode 6), redorent l’ensemble de la série.
Mais, si vous voulez vraiment de la tension sur une histoire de détournement, nous vous conseillons de voir le film Hijacking, écrit et réalisé par Tobias Lindholm en 2012, sur un détournement de cargo. Là vous serez collés au fauteuil.